vendredi 10 septembre 2010

Un fond de cynisme?

En discutant récemment un doute horrible m'assaille. Comme beaucoup ces derniers temps, je suis avec attention le débat sur les retraites et ai même participé à la grande manifestation de mardi. J'écoute donc les arguments avancés pour justifier le recul de l'age légal de départ en retraite et des frissons me viennent quand j'entends les discours des ces caciques de la droite.

L'un des arguments avancé est que au vu des réformes précédentes augmentant le nombre d'années nécessaires pour partir avec une retraite à taux plein, peu de gens pourrons prétendre à partir à 60 ans. Ceci pose le problème de reculs successifs. De réforme en réforme, de rabotage en renoncement, l'idée insidieuse qu'aucune solution autre que celle du dé-tricotage du modèle français de protection sociale n'est possible.

La gauche de pouvoir est en grande partie responsable de cette situation. Non pas qu'elle ait voulu remettre en cause les acquis mais plus par manque de courage, et la droite a beau jeu de proposer une réforme pour sauver le régime général des retraite. En effet il est clair que sans apports nouveau de fonds les déficits ne feront que se creuser et mettrons en péril tout le système. La responsabilité de la gauche aurait été de définir clairement une politique visant à rétablir l'équilibre de a répartition des gains de productivité. Las, elle n'a pas affronté le monde économique laissant le champ libre à la droite pour une offensive assumée contre la retraite à la française.

Ces quelques idées mises sur le tapis, j'en reviens à ce qui me préoccupe aujourd'hui dans ce post. Il faut pour cela revenir sur le deuxième argument qui est que la durée de vie augmentant, il est logique de travailler plus longtemps.  Ceci peut sembler le B A ba de la logique sauf qu'il me semble ne pas vouloir passer un examen plus approfondi. Tout au long du siècle dernier, l'amélioration des conditions de vie, alliée à des droits supplémentaires pour les salariés n'ont cessé de faire augmenter l'espérance de vie. Qui peut nier que plus de vacances permettant des se reposer, moins d'heures de travail quotidienne et un départ plus tôt en retraite n'ont pas jouer un rôle plus que significatif dans cet allongement de la durée de vie?

Repousser l'age de départ en retraite ne fera-t-il pas repartir le balancier dans l'autre sens? Je n'ose croire que la réforme soit assez cynique pour intégrer cet élément dans une politique à long terme. Ce serait dans ce cas faire le pari de voir diminuer les dépenses faute de personnes à pensionner. Le doute est quand même là...


2 commentaires:

Tabayo Yatukishi a dit…

Le plus drôle, c'est l'argument qui dit que c'est normal d'allonger la durée de travail vu qu'on vit plus longtemps... Comme si l'âge de la fatigue et de l'incapacité à encore travailler reculait lui aussi... Si c'était le cas, ça voudrait dire que quand on parviendra à reculer l'âge moyen de mort à 120 ans, on sera capables de travailler efficacemenjusqu'à au moins 90 ans !!!

citoyen35 a dit…

C'est comme si on laissait tomber les "lois" de la nature. De toute façon même au delà de l'argument qui voudrait que l'on puisse profiter de sa retraite en bonne santé, il n'en reste pas moins que la retraite à 60 ans est un droit acquis.
J'ai pour philosophie de considérer chaque droit acquis comme ne devant pas être remis en cause.
C'est pourquoi bien qu'ayant toujours travaillé dans le privé j'ai toujours soutenu le combat des fonctionnaires pour garder leur avantages sociaux. Si égalité il doit y avoir et alignement des droits c'est vers le plus haut qu'il faut aller et non l'inverse.